ROCHEFORT

Vues anciennes
le haut de la ville : le château


Le château de Rochefort, vers 1840. (11, 1846) 
"Ce château, dont l'existence est certainement antérieure à l'an 1285, que l'on dit même avoir été construit par les Romains, a résisté, pendant plusieurs siècles, aux ravages du temps, des guerres et des révolutions, pour tomber, il y environs trente ans*, sous la hache des démolisseurs." (11,1846)
(*) en 1812.
"...Vient ensuite Rochefort, dont l'antique castel ruiné offre de bien belles idées à la rêverie. Les habitants vous diront tout bas que ses souterrains ne peuvent être comblés, et que des esprits y font leur séjour..."
(Voyage artistique et archéologique, Du Mont, 1843)
Le siège du 13 juillet au 5 août1445 :
"Revenant à noslre mateire de siege de Rochefort et d'Agymont par les Liegois, l'an devantdit XI1IIC et XLV, de mois d'awost le premier jour, monsangneur de Liège propoisat pcrsoneilement en capitle Saint-Lambert, en la presenche des prêtais, abbés et secondars englieses, comment da- moseal Evrart délie Marche avoit, jà environ de X semaine, sortenut gens d'armes de Franche c'on disoit escorcheurs, et avoit deffiet Philippe, le  tlux de Burgongne, et ses paiis, et, com il h est dit paravant, avoit corrut ly et ses gens sour les paiis dédit dux, pris prisoniers et vistalhes, et mult  d'aullres chouses , et emmineit ens les fortreches de Rochefort et d'Agymont,  lesquelles lydit Evrart tenoit en fiiés de monsangneur et de l'englieze de Liège, et sont de paiis de Liege.

Sour quoy monsangneur de  Burgongne avoit somonl à monsangneur de Liège et son paiis de y mettre  remeide, ou aultremcnl il h ly fairat avoir aultre conseille.  Monsangneur  de Liège et ses estas de paiis sour chu furent ensemble, et conclurent  por le meilheur de ycelles fortreches asseioir, corn en fut fait à grans  despens.
Et finablement monsangneur de Burgongne, le nuit délie Saint-Jaque et Saint-Christofre, envoiat III1 grandes bombardes et tous instruirions  à chu appartenans, com pires, pures, etc., et  maistres et variés qui les dévoient traires, et tout à ses frais pardevant  Rochefort рог abatre ladit fortreche.
Sique adonc fut fait certain tratiet par et entre monsangneur de Liège,  et par le conseilhe de ses gens d'armes, et cheaux de la citeit et des bonnes  villes de paus de Liège là present extant, et enssi par le conseilhe de grant  bailhier deBurgongne, deCornaille, le bastar de Burgongne, capitaine de  Lucemborch , de grant baillier de Namur et de pluseurs aultres , lesqueis  estoient venus visenteir monsangneur de Liège et ses Liegois, en disant  à eaux que, non obstant que ches fortreches fussent mult fortes, que par  ches dis instrumens et bombardes en brief temps y pensoient bien demol-  lier et conbrisier ladite fortreche de Rochefort, et dedens gelteir feu gri-  gois , se les sembloit que che seroit damaige por monsaingneur de Liège et  son paiisdel destruiré teile piache et si bonne fortreche.

 Et finablemenl  fut ly traitiés conclut', dont lettres scelées en furent données d'une costeit  et d'aultre,que dedens le Ve jour de cely mois d'awost monsangneur  donroit à Nadonet, le capitaine, et à ses compaingnons extans à Rochefort,  HIIm et Ve florins de Rins, et XVe dedens II1Ï mois après. — Et donnât  monsaingneur les devariidites VI   florins de Rins, por les prisonniers qu'ilh  avoient en prison en ladite fortreche de Rochefort. Et chu fait, lydit capitaine  et sesdis compangnons escorchoirs livroient en le main de monsangneur de Liège et son paiis ladite fortreche de Rochefort, voir par teile  condition que ilhs emmenroient leurs armes et chevals et leurs bagages  qu'ils avoient en ladite fortreche apporteit.

 Et les devoit donneir monsangneur  sauf-conduit, enssi qu'il fist, 11 journées hors de paiis de Liège  et de Looz , tant de la part monsangneur de Burgongne comme d'aultre..."
(Chronique de Jean de Stavelot, vers 1446)




"Et tantost apprez, icellui Evrard de la Marche garnist ses fortresses de Agimont ( Hargimont?) et de Rochefort, de bon

nombre de gens de guerre, sur intencion de courre et porter dommaige aux pays d'icellui duc de Bourgoingne . Et entre les aultres , qui vinrent pour le servir, en estoient Pierre Regnault et Dandonnet, nepveu de Poitou de Sainte-Traille, aveuc pluseurs aultres Franchois en leur compaingnie , qui naguères estoient retournez des guerres de Loraine et d'Allemaingne. Sy fut ledit Pierre Regnault nommé cappitainne de ladicte fortresse de Agimont, et icellui Dandonnet, de Rochefort, moyennant et parmy certaines promesses qu'ilz firrent audit Evrard , de les lui rendre en temps et en lieu ; et pareillement promist de les payer de leurs soldes ; aveuc lesquelz , il avoit aucuns de ses amis et des gens du pays...;"
(Chronique de Mathieu d'Escouchy vers 1470,Le Quesnoy,1420 - †1482 )
"Quant à sire Êberhard de la Mark (1), il avait, dès l'abord, reçu le secours de quelques capitaines français. Regnault, frère de la Hire , et Dandonnet, sire de la Gassaigne, neveu de Saintraille, avaient toute sa confiance. Il avait donné à chacun d'eux une de ses principales forteresses, Harchimont  et Rochefort. Ils commencèrent par aller attaquer Grandpré, dans le comté de Namur et en furent vivement repoussés par Antoine de Croy. Bientôt ils eurent à combattre une furie armée de Liégeois; car l'évëque et la ville , dans la crainte de voir arriver le duc Philippe à leur aide, s'étaient pressés d'obéir à son invitation. Les deux capitaines français s'enfermèrent dans leurs châteaux. Nandonnet tarda peu à traiter ; sans se soucier des promesses qu'il avait faites au sire de la Marck, il vendit, moyennant quelque somme d'argent , le château de Rochefort. Regnault se défendit plus longtemps; il avait avec lui des gens de guerre venus de France, qui s'entendaient mieux à se défendre que les Liégeois à attaquer. Il fallut que Philibert de Yauldrei , grand maître de l'artillerie de Bourgogne (i), vint à l'aide des assiégeants. Alors Regnault traita aussi par finance de la forteresse d'Harchimont. Sire Ëberhard se trouva ainsi ruiné et honni pour avoir témérairement attaqué le puissant duc de Bourgogne; à peine ses
amis et ses parents osaient ils le soutenir et lui faire accueil."
(Histoires des Ducs de Bourgogne, 1838)
(1) Everard II de la Mark, en révolte en 1445 contre Philippe le Bon, duc de Bourgogne, envoya des bandes d'écorcheurs ravager les terres du Duc. Épousa en seconde noce, Agnès de Rochefort, de ce second mariage, un fils: Louis de la Mark, comte de Rochefort, et du premier, six fils, dont Guillaume,  le sanglier des Ardennes.




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