ROCHEFORT

Vues anciennes
le haut de la ville : le château
Le château de Rochefort au  XIIIe
rare vue du chateau, la maison "carrée" , la rue jacquet avant 1900.

"Le château sur l'emplacement duquel nous sommes montés, occupait une vaste étendue, et son histoire n'offre au savant que des faits obscurs. Seulement, on voit qu'il a terriblement souffert des fléaux et des malheurs de la guerre.
Quelques tours encore debout et un puits profond, découvert en i842, sont les seules curiosités de cette ruine gigantesque. On se sent pris d'une indicible tristesse en présence de ce château-fort dont le passé est inconnu et qui ne dit rien à l'esprit, toujours avide, de l'homme. Il y a quelque vingt ans, on a trouvé dans les décombres d'anciennes chartes et des coins de monnaie ; ce qui permet de supposer que cette demeure devait avoir une certaine importance. Des pièces de monnaies romaines ont été découvertes au fond du puits.
Quant à Rochefort, village d'une centaine de maisons, il fut autrefois ville et capitale des Ardennes. Qui donc nous dira si autrefois cette ville ne fut pas fameuse? Qui donc pourra percer les nuages ténébreux qui nous cachent son histoire ?
Rochefort se glorifie d'avoir donné naissance à Pierre Louis de Jacquet, évêque d'Hippone, bienfaiteur des pauvres et propagateur des écoles pour les enfants des indigents.
Après avoir salué d'un mélancolique regard le colossal château, couché dans la poussière, nous sommes allés à Han-sur-Lesse, village insignifiant, mais qui renferme une des plus belles et des plus étonnantes grottes connues."

(Lettres d'un étudiant, province de Namur, Adolphe Sirep, 1854)



"Night was coming on as I arrived at Rochefort, an uninteresting village, overshadowed by the ruins of a castle, from whose walls, in place of a banner, hangs the sign of a notary(*), who has here established himself, and built a comfortable house, which, as may be imagined, makes a somewhat glaring contrast with the feodal towers which surround it."
(A Pilgrimage to Treves in the year 1844)
(*) Justin Collignon, notaire, juge de paix et bourgmestre
Rochefort, jadis capitale du sauvage comté des Ardennes, fit partie de la monarchie française, de 1681 à 1698; mais le traité conclu au château de Ryswick rendit cette petite ville au souverain des Pays-Bas, et depuis lors elle suivit les destinées de la Belgique. Douze cents habitants disséminés dans 200 maisons dont 41 seulement sont construites en pierre avec toiture en ardoise, des rues irrégulières et malaisées, une maison communale et une école primaire, voilà le croquis de la ville que nous visitons. Si l'on veut retrouver l'ancienne Rochefort, il faut suivre ce chemin, soutenu par de larges arcades, et d'où l'on plonge dans les jardins et les vignobles des paisibles habitants. Sur le sommet de la montagne on découvre les débris du vaste château qui dominait la ville : quelques tours sont encore debout ainsi que la porte, dont l'architecture plaît aux antiquaires. (vers 1839...La Belgique Monumentale...A.Baron, 1844)




"C'est le sort à tout ce qui existe de ne pouvoir échapper, un peu plus tard, un peu plus tôt, à la destruction; mais encore est-il affligeant de voir effacer du sol, par la main de l'homme, la plupart des monuments qui sont des faits historiques vivants, témoignant de l'état et de la puissance d'une époque de l'histoire que nous ne devons pas regretter, mais à laquelle on ne peut refuser l'empreinte d'un caractère, d'un cachet que n'a pas notre époque. "
(Vasse, 1846, à propos du château de Rochefort)
"Le château de Rochefort, aujourd'hui en ruines, est bâti sur un rocher d'où on découvre une étendue de plusieurs lieues. C'était anciennement un fief appartenant aux comtes de Stolbcrg; il fut confisqué comme bien d'émigré, lors de la Révolution française, et vendu au profit de la nation. Quelques tours et une terrasse sont les seuls restes de ce manoir."
 
Visites dans le voisinage, en Ardenne 1860, Emile Varenbergh

suite