Dans
la région de Québec existait un pélérinage
hurons à Notre-Dame-de-Foy. Une chapelle fut
édifiée à la côte saint-Michel ( Sainte-Foy) pour abriter une statue "miraculeuse" envoyée d' Europe au père Chaumonot en 1669. |
NOTRE-DAME
DE FOY, près de Dinant. — Foy, distant d'une lieue de la ville de Dinant, n'était qu'une simple métairie avant la découverte de l'image miraculeuse à laquelle se rapporte cette notice. La statue de Notre-Dame de Foy fut découverte, en 1609, dans l'intérieur d'un cbêne ; mais elle existait et avait été vénérée bien avant cette époque, car il avait fallu des siècles pour que le cbêne, auquel on l'avait fixée, eût acquis le prodigieux développement de buit pieds de diamètre qu'il avait quand on crut devoir l'abattre. Le 6 juillet 1609, un batelier nommé de Lemoire, acbeta, au baron de Celles, un gros cbêne, dont il se proposait d'utiliser le bois à la construction d'un bateau. Le cbarpentier, s'étant mis à l'œuvre pour le couper, s'aperçut qu'il était gâté et impropre à l'usage auquel il était destiné ; il reçut, en conséquence, l'ordre de le mettre en pièces pour le brûler. C'est en faisant ce travail 'qu'il découvrit, dans le cœur de l'arbre, une statue de la sainte Vierge tenant l'Enfant Jésus entre ses bras. Au-dessus était un grillage rongé par la rouille, et, à ses pieds, quelques pierres et une tresse de cbeveux. La servante de la métairie, que les exclamations du cbarpentier avaient attirée sur les lieux, s'empara de la statue et l'emporta cbez elle. Six semaines après, le baron de Celles ayant appris toutes ces particularités relatives à la servante et à cette sainte image, témoigna le désir de la voir. Il fit ensuite creuser une nicbe dans l'un des cbênes les plus procbes de celui qu'on venait d'abattre, et l'on y plaça la statue ainsi que la grille en fer trouvée avec elle. Plus tard, après que les visiteurs eurent publié les prodiges opérés en cet endroit en leur faveur, on fit, avec le Lois de ce cbêne, des statuettes qui devinrent l'objet d'un culte particulier. On s'aperçut un jour que des trois barres de fer dont était composée la grille, une seule restait. — Comme il était facile d'enlever la statue après avoir commis cette dégradation et qu'elle était encore a la même place, on crut pouvoir en conclure que les voleurs avaient été arrêtés par la crainte divine. Le baron de Celles, craignant de voir enlever cette statue, pour laquelle il avait une grande vénération, la fit transporter dans la cbapelle de son cbâteau jusqu'à ce qu'il en eût fait bâtir une à l'endroit où elle avait été trouvée. Pendant qu'on élevait cet oratoire, en 1618, les guérisons se multiplièrent et produisirent une si grande émotion, que le prince-évêque de Liége crut devoir ordonner une enquête dont le résultat fut d'établir que tout ce qui avait été publié de merveilleux était complètement prouvé. L'aflluence des pèlerins qui venaient prier en cet endroit fut telle, qu'il devint indispensable de remplacer la cbapelle par une église ; et cette église, qui est celle que nous voyons aujourd'bui, a cent trente- deux pieds de longueur sur trente-buit de largeur. Elle a été inaugurée au milieu d'un concours de douze mille personnes. L'arcbiduc Atbert et la princesse Isabelle tirent le pèlerinage de Notre-Dame de Foy et assurèrent à l'église les fonds nécessaires pour qu'on pût brûler cbaque jour devant l'autel un cierge en cire blancbe du poids de deux livres. ( Chants de mai, Defontaine,1860) |
…Au
centre d'un petit village, situé entre Dinant et Ciney, s'élève une vaste église du xviie siècle. But d'un pèlerinage autrefois très-célèbre, l'église de Foy-Notre-Dame vit nos souverains s'agenouiller aux pieds de ses autels. Grâce à de riches offrandes, elle était ornée avec une extrême magnificence ficence ; de ses richesses il ne lui reste plus que des tableaux. Un immense plafond plat en bois et divisé en caissons renferme cent quarante-cinq sujets religieux peints sur panneaux par Barthélemy Flemale et ses élèves; quelques-uns ont un grand mérite. Nous avons signalé au Gouvernement toute l'importance de ces peintures, en le priant de prendre de promptes mesures afin de les sauver d'une destruction prochaine. COMMISSIONS ROYALES D'ART ET D'ARCHÉOLOGIE, 1862 |
...Le
baron de Celles , dont le spirituel descendant vient d'être naturalisé français , vendit en 1609, dans le village de Foy, près de Dinant , un gros chêne à un constructeur de bateaux ; le cœur de cet arbre se trouvant gâté , on le dépeça pour le brûler : mais , ô merveille ! au milieu du tronc , on apperçut une petite statue de la vierge Marie, tenant l'enfant Jésus, recouverte d'un petit grillage en fer mangé par la rouille. A ses pieds se trouvaient des cheveux longs et bien conservés et quelques pierres bleues telles qu'on en rencontre encore quelquefois dans les champs de Dinant. Il ne se trouva là personne pour expliquer qu'une petite madone fichée contre un gros arbre, a pu se trouver complètement recouverte par l'écorce , etlinir par passer de l'extérieur du tronc à son centre, après une longue suite d'années. Ce fait se démontrait assez par la corruption intérieure du chêne. Mais non , on était alors habitué à crier : au miracle ! et cela d'ailleurs coupait court à toutes les explications un peu ardues. Le baron de Celles fît d'abord poser cette statue sur un autre chêne près du premier. Les habitans des environs vinrent bientôt en foule offrir leurs hommages à cette vierge restaurée; ce qui conduisit le seigneur de Celles à construire une jolie chapelle dans laquelle le prince de Liège, après une enquête qui déclara bien authentique le miracle de la trouvaille suivi de plusieurs autres, ordonna d'y placer pieusement l'image qu'on venait de découvrir si heureusement. Peu de tems après la foi et les dons des fidèles permirent d'y élever une église spacieuse qui est celle qu'on voit encore aujourd'hui. L'archiduc Albert et l'Infante Isabelle , qui gouvernaient alors les Pays- Bas et qui certes ne furent jamais chiches de vœux , ni de pèlerinages, la visitèrent dévotement en 1619 : ces princes fournirent même tant qu'ils vécurent à cette église , "pour y ordre" , dit l'histoire "jour et nuict sans intermission", autant de flambeaux de cire blanche de deux livres qu'il y a de jours dans l'annee. Dès l'an 1620, Notre-Dame -de-Foy et ses miracles avaient leur histoire; le révérend père Pierre Bouille, né à Dinant vers 1575 , jésuite en 1591, recteur des collèges de Liège et de Dinant au commencement du siècle suivant, devint leur Homère. Ce membre de la compagnie de Jésus se fixa enfin à Va- lenciennes, dont il dirigea aussi le collège depuis l'an 1626 jusqu'à sa mort . Il apporta dans cette ville son histoire miraculeuse de Foy toute fraîche émoulue ; elle y fit sensation : le livre ne suffit bientôt plus; on l'engagea à faire venir des images de la Vierge, faites avec le bois du vieux chêne du seigneur de Celles, et dont il se fesait un débit considérable. Ces statuettes, exposées à la vénération des fidèles de Valenciennes y opérèrent aussi des miracles étonnans. Cela mit les habitans en goût d'avoir une Madone à eux , qui ne relevât aucunement de celle du pays de Liège : l'idée en fut suggérée par le R. P. Bouille et réussit de la manière suivante. ARCHIVES
HISTORIQUES ET LITTÉRAIRES, 1834
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